Vécu Le 26 septembre dernier, les cadavres de centaines de corbeaux jonchaient un parc en Russie. Cette scène apocalyptique qui a choqué les villageois et laissé les scientifiques sans voix a
Aumoins j’aurai laissé un beau cadavre © Christophe Raynaud de Lage Le théâtre de Vincent Macaigne Animé par la farouche volonté de faire entendre la voix du théâtre dans un monde en crise, le comédien Vincent Macaigne est devenu metteur en scène pour s’exprimer sur un plateau transformé en champ de bataille des corps et des idées.
Aumoins j’aurai laissé un beau cadavre Publié le 17 décembre 2011 par Belette. Ou splendeur et misère de l’adaptation des classiques. Après avoir traversé tout Paris pour arriver au
Uncadavre découvert dans un bosquet en Dordogne. Des chasseurs ont trouvé un corps, dimanche 27 octobre au matin, à quelques mètres d'une route départementale sur la commune de Sainte
Cest le fonds qui manque le moins. Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine, Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins. Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage Que nous ont laissé nos parents. Un trésor est caché dedans. Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
Laissezbronzer les cadavres est un film réalisé par Hélène Cattet et Bruno Forzani avec Elina Löwensohn, Marine Sainsily. Synopsis : La Méditerranée, l’été : une mer d’azur, un
DansAu moins j’aurai laissé un beau cadavre, d’après Hamlet de Shakespeare, le jeune metteur en scène va jusqu’au bout dans l’excès et dans l’épuisement des énergies. On
6semaines ont passé et le chien était tout simplement méconnaissable. Essayez de distinguer cette créature à moitié morte et indifférente dans une beauté calme aux yeux d’ambre ! De nombreux bains, frottements et médicaments ont fait leur travail. La peau « de pierre » a disparu, laissant place à une fourrure beige. Vous ne
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Isabelle Grégor L’Iliade en quelques mots Achille boude. Agamemnon, chef des armées grecques, lui a reprit son esclave préférée, Briséis. Il refuse donc obstinément de retourner combattre sous les murs de Troie. Depuis près de 10 ans, les armées des Grecs ou Achéens en font le siège pour rependre la belle Hélène, enlevée par Pâris, prince troyen. S’il ne se décide pas vite à repartir au combat, c’est la défaite assurée ! Pour sauver la Grèce, son meilleur ami, Patrocle, se fait passer pour le héros et parvient à faire reculer les Troyens. Mais c’est sans compter sur Hector, leur meilleur guerrier, qui parvient à tuer Patrocle. Fou de douleur, Achille jure de se venger. Hector succombe sous ses coups, et son corps est traîné derrière le char de son vainqueur. Priam, roi de Troie, vient supplier Achille de lui rendre le corps de son fils des funérailles solennelles vont pouvoir avoir lieu. Chante, Déesse, la colère d’Achille… » La mort de Patrocle chant XVI Et dès que Hector eut vu le magnanime Patrocle se retirer, blessé par l'airain aigu, il se jeta sur lui et le frappa dans le côté d'un coup de lance qui le traversa. Et le fils de Menoetios tomba avec bruit, et la douleur saisit le peuple des Achéens. De même un lion dompte dans le combat un robuste sanglier, car ils combattaient ardemment sur le faîte des montagnes, pour un peu d'eau qu'ils voulaient boire tous deux; mais le lion dompte avec violence le sanglier haletant. Ainsi Hector, le fils de Priam, arracha l'âme du brave fils de Menoetios, et, plein d'orgueil, il l'insulta par ces paroles ailées - Patrocle, tu espérais sans doute saccager notre ville et emmener, captives sur tes nefs, nos femmes, dans ta chère terre natale ? Ô insensé ! c'est pour les protéger que les rapides chevaux d’Hector l'ont mené au combat, car je l'emporte par ma lance sur tous les Troyens belliqueux, et j'éloigne leur dernier jour. Mais toi, les oiseaux carnassiers te mangeront. Ah ! malheureux ! le brave Achille ne t'a point sauvé » […]. Et le cavalier Patrocle, respirant à peine, lui répondit - Hector, maintenant tu te glorifies, car Zeus, le fils de Chronos, et Apollon t'ont donné la victoire. Ils m'ont aisément dompté, en m'enlevant mes armes des épaules […] Je te le dis, garde mes paroles dans ton esprit Tu ne vivras point longtemps, et ta mort est proche. La Moire [le Destin] violente va te dompter par les mains d’Achille […] ». Il parla ainsi et mourut, et son âme abandonna son corps et descendit chez Hadès, en pleurant sa destinée, sa force et sa jeunesse. Le bouclier d’Achille chant XVIII Et il [Héphaïstos] jeta dans le feu le dur airain et l'étain, et l'or précieux et l'argent. Il posa sur un tronc une vaste enclume, et il saisit d'une main le lourd marteau et de l'autre la tenaille. Et il fit d'abord un bouclier grand et solide, aux ornements variés, avec un contour triple et resplendissant et une attache d'argent. Et il mit cinq plaques au bouclier, et il y traça, dans son intelligence, une multitude d'images. Il y représenta la terre et l'Ouranos [le Ciel], et la mer […]. Et il fit deux belles cités des hommes. Dans l'une on voyait des noces et des festins solennels. […] Puis, deux armées, éclatantes d'airain, entouraient l'autre cité. Et les ennemis offraient aux citoyens ou de détruire la ville, ou de la partager, elle et tout ce qu'elle renfermait. Et ceux-ci n'y consentaient pas, et ils s'armaient secrètement pour une embuscade, et, sur les murailles, veillaient les femmes, les enfants et les vieillards. Mais les hommes marchaient, conduits par Arès et par Athéna, tous deux en or, vêtus d'or, beaux et grands sous leurs armes, comme il était convenable pour des dieux; car les hommes étaient plus petits. Et, parvenus au lieu commode pour l'embuscade, sur les bords du fleuve où boivent les troupeaux, ils s'y cachaient, couverts de l'airain brillant. Deux sentinelles, placées plus loin, guettaient les brebis et les bœufs aux cornes recourbées. Et les animaux s'avançaient, suivis de deux bergers qui se charmaient en jouant de la flûte, sans se douter de l'embûche. Et les hommes cachés accouraient; et ils tuaient les bœufs et les beaux troupeaux de blanches brebis, et les bergers eux-mêmes. Puis, ceux qui veillaient devant les tentes, entendant ce tumulte parmi les bœufs, et montant sur leurs chars rapides, arrivaient aussitôt et combattaient sur les bords du fleuve. Et ils se frappaient avec les lances d'airain. La Discorde et le Tumulte et la Ker [la Mort] fatale s’y mêlaient. Et celle-ci blessait un guerrier, ou saisissait cet autre sans blessure, ou traînait celui-là par les pieds, à travers le carnage, et ses vêtements dégouttaient de sang. Et ces divinités semblaient des hommes vivants qui combattaient et qui entraînaient de part et d'autre les cadavres. Achille tue Hector chant XXIII Et Achille, emplissant son cœur d'une rage féroce, se rua aussi sur le fils de Priam. Et il portait son beau bouclier devant sa poitrine, et il secouait son casque éclatant aux quatre cônes et aux splendides crinières d'or mouvantes qu’Héphaïstos avait fixées au sommet. Comme Hespéros, la plus belle des étoiles qui se tiennent dans le ciel, se lève au milieu des astres de la nuit, ainsi resplendissait l'éclair de la pointe d'airain que le fils de Pélée brandissait, pour la perte d’Hector, cherchant sur son beau corps la place où il frapperait. Les belles armes d'airain que le fils de Priam avait arrachées au cadavre de Patrocle le couvraient en entier, sauf à la jointure du cou et de l'épaule, là où la fuite de l'âme est la plus prompte. C'est là que le divin Achille enfonça sa lance, dont la pointe traversa le cou d’Hector; mais la lourde lance d'airain ne trancha point le gosier, et il pouvait encore parler. Il tomba dans la poussière, et le divin Achille se glorifia ainsi - Hector, tu pensais peut-être, après avoir tué Patrocle, n'avoir plus rien à craindre ? Tu ne songeais point à moi qui étais absent. Insensé ! […] Va ! les chiens et les oiseaux te déchireront honteusement, et les Achéens enseveliront Patrocle ! » Et Hector au casque mouvant lui répondit en s’exprimant avec difficulté - Je te supplie par ton âme, par tes genoux, par tes parents, ne laisse pas les chiens me déchirer auprès des nefs achéennes. Accepte l'or et l'airain que te donneront mon père et ma mère vénérables. Renvoie mon corps dans mes demeures, afin que les Troyens et les Troyennes me déposent avec honneur sur le bûcher. Et Achille, aux pieds rapides, le regardant d'un œil sombre, lui dit - Chien ! Ne me supplie ni par mes genoux, ni par mes parents. Plût aux Dieux que j'eusse la force de manger ta chair crue, pour le mal que tu m'as fait ! Rien ne sauvera ta tête des chiens, même si on m'apporterait dix et vingt fois ton prix, et nuls autres présents; même si Priam, le fils de Dardanos, voulait te racheter ton poids d'or ! Jamais la mère vénérable qui t'a enfanté ne te pleurera couché sur un lit funèbre. Les chiens et les oiseaux te déchireront tout entier. » Priam supplie Achille de lui rendre le corps de son fils chant XXIV - Souviens-toi de ton père, ô Achille égal aux Dieux ! Il est de mon âge et sur le seuil fatal de la vieillesse. Ses voisins l'oppriment peut-être en ton absence, et il n'a personne qui écarte loin de lui l'outrage et le malheur; mais, au moins, il sait que tu es vivant, et il s'en réjouit dans son cœur, et il espère tous les jours qu'il verra son fils bien-aimé de retour d'Ilios. Mais, moi, malheureux ! qui ai engendré des fils irréprochables dans la grande Troie, je ne sais s'il m'en reste un seul. J'en avais cinquante quand les Achéens arrivèrent […]. Un seul défendait ma ville et mes peuples, Hector, que tu viens de tuer tandis qu'il combattait pour sa patrie. Et c'est pour lui que je viens aux nefs des Achéens; et je t'apporte, afin de le racheter, des présents infinis. Respecte les dieux, Achille, et, te souvenant de ton père, aie pitié de moi car je suis plus malheureux que lui, car j'ai pu, ce qu'aucun homme n'a encore fait sur la terre, approcher de ma bouche les mains de celui qui a tué mes enfants ! » Il parla ainsi, et il remplit Achille du regret de son père. Et le fils de Pélée, prenant le vieillard par la main, le repoussa doucement. Et ils se souvenaient tous deux; et Priam, prosterné aux pieds d'Achille, pleurait de toutes ses larmes Hector, le tueur d'hommes; et Achille pleurait son père et Patrocle, et leurs gémissements retentissaient sous la tente. Puis, le divin Achille, s'étant rassasié de larmes, sentit sa douleur s'apaiser dans sa poitrine, et il se leva de son siège; et plein de pitié pour cette tête et cette barbe blanche, il releva le vieillard de sa main. L’Odyssée en quelques mots Les Dieux ont enfin décidé de laisser Ulysse rentrer chez lui. Retenu chez Calypso, le héros grec a hâte de revoir son île Itaque, où l’attend sa femme Pénélope. Mais le chemin du retour ne peut qu’être pavé d’épreuves pendant que son fils Télémaque, parti à sa recherche, écoute ses anciens compagnons d’armes lui expliquer la chute de Troie, Ulysse doit lutter contre la tempête qui le fait naufrager sur les terres du roi Alkinoos. C’est l’occasion pour lui de raconter à son hôte une partie de ses aventures sa confrontation avec le Cyclope Polyphème, sa rencontre avec la redoutable magicienne Circé, sa descente au Royaume des morts. Puis voici les cruelles Sirènes, les pièges tendus par Charybde et Scylla et enfin l’arrivée chez la douce Calypso. Finalement, Uysse quitte Alkinoos et retrouve Itaque où les prétendants tentent de s’emparer du pouvoir. Déguisé en mendiant, il réussit à vaincre ses adversaires à l’épreuve de l’arc avant de les massacrer, avec l’aide de Télémaque. Je suis Ulysse, le fils de Laërte… » Ulysse et le Cyclope chant IX Ulysse raconte à Alkinoos ses aventures chez le Cyclope Polyphème qui le retient prisonnier avec ses marins. Il lui a fait croire qu’il s’appelait Personne » Mes gens se tenaient près de moi ; le ciel décuplait notre audace. Soulevant le pieu d’olivier à la pointe acérée, ils l’enfoncèrent dans son œil ; moi, je pesais d’en haut et je tournais. […] Ainsi, tenant dans l’œil le pieu affûté à la flamme, nous tournions, et le sang coulait autour du bois brûlant. Partout, sur la paupière et le sourcil, grillait l’ardeur de la prunelle en feu, et ses racines grésillaient. […] Il poussa d’affreux hurlements ; la roche en retentit ; mais nous, pris de frayeur, nous nous étions déjà sauvés. Alors il s’arracha de l’œil le pieu souillé de sang et le rejeta loin de lui d’une main forcenée. Puis d’appeler à grands cris les Cyclopes qui vivaient dans les grottes des environs, sur les sommets venteux. En entendant ses cris, ils accoururent de partout ; plantés devant la grotte, ils voulaient connaître ses peines Polyphème, pourquoi jeter ces cris d’accablement ? Pourquoi nous réveiller au milieu de la nuit divine ? Serait-ce qu’un mortel emmène malgré toi tes bêtes ? Serait-ce toi qu’on veut tuer, ou par ruse ou par force ? » Le puissant Polyphème leur cria du fond de l’antre Par ruse, et non par force ! et qui me tue, amis ? Personne ! » Et les Cyclopes de répondre par ces mots ailés Personne ! aucune violence ? et seul comme tu l’es ? Ton mal doit venir du grand Zeus, et nous n’y pouvons rien. Invoque plutôt Poséidon, notre roi, notre père ! » Ils s’éloignèrent sur ces mots, et je ris en moi-même mon nom et mon habile tour les avaient abusés ! Sous le charme de Circé, la magicienne chant X Ulysse laisse ses compagnons aller visiter des rivages inconnus… Ils découvrirent dans un val, en un lieu dégagé, la maison de Circé avec ses murs de pierres lisses. Autour se tenaient des lions et des loups de montagne, que la déesse avait charmés par ses drogues funestes. Mais loin de sauter sur mes gens, les fauves se levèrent et vinrent les flatter en agitant leurs longues queues. […] Circé sortit en hâte, ouvrit la porte scintillante et les pria d’entrer ; et tous ces grands fous de la suivre ! […] Elle les conduisit vers les sièges et les fauteuils ; puis, leur ayant battu fromage, farine et miel vert dans du vin de Pramnos, elles versa dans ce mélange un philtre [potion magique] qui devait leur faire oublier la patrie, le leur servit à boire et, les frappant de sa baguette, alla les enfermer au fond de son étable à porcs. De ces porcs ils avaient la tête et les voix et les soies [poils du porc], et le corps, mais gardaient en eux leur esprit d’autrefois. Ainsi parqués, ils pleurnichaient, cependant que Circé leur jetait à tous à manger glands, faînes et cornouilles [fruits], qui sont la pâture ordinaire aux cochons qui se vautrent. Le retour d’Ulysse à Itaque Argos, un compagnon fidèle chant XVII Tandis qu'ils [Ulysse et son serviteur Eumée] se livraient à cet échange de propos, un chien affalé là dressa la tête et les oreilles c'était Argos, le chien que de ses mains le brave Ulysse avait nourri, mais bien en vain, étant parti trop tôt pour la sainte Ilion [Troie]. Les jeunes l'avaient longtemps pris pour chasser le lièvre, le cerf et les chèvres sauvages. Mais depuis le départ du maître, il gisait là sans soins, sur du fumier de bœuf et de mulet qu’on entassait en avant du portail, afin que les valets d’Ulysse eussent toujours de quoi fumer son immense domaine. C’était là qu’était couché Argos, tout couvert de vermine. Or, à peine avait-il flairé l’approche de son maître, qu’il agita sa queue et replia ses deux oreilles ; mais il n’eut pas la force d’aller plus avant ; Ulysse, en le voyant, se détourna, essuyant une larme, vite, à l’insu d’Eumée ; après quoi il dit ces mots Porcher, l’étrange chien couché ainsi sur le fumier ! De corps il est vraiment très beau, mais je ne puis savoir si sa vitesse à courre [à la poursuite du gibier] était égale à sa beauté, ou s’il n’était simplement qu’un de ces chiens de table, que les maîtres n’entourent de leurs soins que pour la montre [pour le plaisir de le montrer]. » À ces mots, tu lui répondis ainsi, porcher Eumée Celui-là c’est le chien d’un homme qui est mort au loin. S’il était resté tel, pour les prouesses et l’allure, qu’Ulysse le laissa au moment de partir pour Troie, sa forme et sa vitesse auraient tôt fait de t’étonner. Jamais les bêtes qu’il traquait dans les forêts profondes ne lui ont échappé ; il connaissait les pistes. Mais le voilà fort affaibli ; son maître a disparu loin de chez lui ; les femmes le délaissent, le négligent. Les serviteurs, dès qu’ils n’ont plus de maître à respecter, refusent d’accomplir le travail auquel ils se doivent. Zeus tonnant ôte à l’homme la moitié de sa valeur, dès l’instant que vient le saisir le jour de l’esclavage. » À ces mots, il gagna la riche demeure et marcha droit vers la salle où se trouvaient les nobles prétendants. Mais Argos n’était plus la sombre mort l’avait saisi, au moment de revoir Ulysse après vingt ans d’absence. Sources bibliographiques du dossier et des textes Les Collections de l’Histoire n°24 La Méditerranée d’Homère. De la guerre de Troie au retour d’Ulysse, juillet-septembre Farnoux, Homère, le prince des poètes, éd. Gallimard Découvertes » n°555, Faure, La vie quotidienne en Grèce au temps de la Guerre de Troie - 1250 avant JC, Librairie Hachette, de Romilly, Homère, Presses universitaires de France Que sais-je ? » n°2218, de L’Iliade et l'Odyssée édition Larousse, Petits classiques » Publié ou mis à jour le 2020-01-18 102755
Le sable gifle le visage et enveloppe le campement dans un voile beige qui laisse à peine deviner quelques silhouettes avançant dans un cliquetis de métal. Certaines s’appuient sur une lance, d’autres sur une mitraillette. Toutes s’appliquent à laisser passer une file de chars vrombissants, surmontés d’arbalètes, de squelettes ou de poupées désarticulées. Sur un pan de tôle, quelques lettres dégoulinantes inscrites avec du faux sang demandent aux passants Qui a tué le monde ? ». En plein désert aride de Mojave, en Californie, plus de 4 300 personnes se sont retrouvées fin septembre pour vivre pendant cinq jours dans un décor post-apocalyptique. Les participants ont construit de bric et de broc Wasteland City, une cité éphémère avec ses rues, ses saloons, son journal, sa fréquence radio. On ne peut y entrer que si l’on porte un costume en accord avec le thème un futur où notre civilisation entière s’est effondrée, et où les ressources sont devenues rares. Une garde d’élite » surveille les portes couleur rouille, soucieuse de s’assurer qu’un jean trop propre ou un gadget dernier cri ne viendront pas briser l’illusion de ce happening géant. Jouer aux survivants Depuis que le Wasteland Weekend est né, en 2010, d’un simple rassemblement de fans de Mad Max, l’événement n’a fait que s’agrandir. Il continue d’afficher complet, attirant des festivaliers venus des quatre coins des États-Unis et même de l’étranger. Ces derniers parcourent des centaines – voire des milliers – de kilomètres pour venir enfiler leurs costumes et jouer le rôle de survivants de l’Apocalypse certains par amusement, d’autres par inquiétude, quelques-uns par fascination. Certains répondent aux invitations des DJ perchés sur des épaves de bateau rongées par la rouille La journée, les festivaliers se réunissent sous les tentures pour deviser sur la fin du monde, écouter des raconteurs d’histoire, se confectionner de nouveaux accessoires. C’est quand la nuit tombe que le campement se met à fourmiller certains répondent aux invitations des DJ perchés sur des épaves de bateau rongées par la rouille, d’autres encouragent les équipes qui s’affrontent au jugger », un sport de contact qui se joue avec un crâne de chien en guise de ballon. Au casino de la dernière chance », on parie des capsules de bière comme si les lendemains n’existaient pas. Quand s’allument enfin les néons du dôme du tonnerre », une horde de Wastelanders s’approche pour grimper à même la structure en métal, réplique grandeur nature du lieu où se déroulent les combats à mort dans Mad Max 3. La foule réclame du sang et, sous elle, des binômes s’affrontent sous les hurlements… d’inoffensives battes en mousse à la main. À Wasteland, tout le monde a l’air cruel et complètement fou mais ce n’est qu’un jeu, commente Jared Butler, co-organisateur de l’événement. On laisse justement derrière nous tout ce qui divise l’argent, la politique, la religion. » Pour ce scénariste d’Hollywood, l’esthétique post-apocalyptique rencontre un tel engouement parce que les temps sont durs » et qu’elle porte en elle quelque chose de profondément optimiste » C’est l’idée qu’il y a un après, résume-t-il. Même si le pire advient, il restera de la vie, il y aura d’autres communautés possibles. » Bien sûr que l’Apocalypse ça va être moche. Mais si elle nous tombe dessus, au moins, il y aura un vrai redémarrage » Beaucoup sont attirés par Wasteland parce que ce terrain vague représente un monde où tout est à réinventer. Lektor, un retraité de Las Vegas, vient chaque année pour faire du troc de vieux objets et s’extraire d’une culture où l’argent coule à flot et où tout doit toujours avoir l’air neuf pour avoir de la valeur. » L’imaginaire de l’effondrement le pousse, affirme-t-il, à être inventif », ingénieux », moins futile ». Pour Becky, une infirmière urgentiste du Dakota du Sud, la perspective de l’Apocalypse est à la frontière de l’ angoisse » et de la fascination » Bien sûr que l’Apocalypse ça va être moche, concède-t-elle. Mais si elle nous tombe dessus, il faut se dire qu’au moins, il y aura un vrai redémarrage quand on n’a plus rien, on est tous égaux ! » Défilé de bikinis post-apocalyptique Truth vient tout juste d’être baptisée de son nom Wasteland ». Étudiante à San Diego, elle en est à son premier festival mais compte bien revenir tous les ans – jusqu’à la vraie Apocalypse », précise-t-elle en riant. Au sein de la tribu » avec qui elle partage un campement, elle a trouvé la possibilité d’une esthétique nouvelle » Dans le monde post-apocalyptique, les canons de beauté ne sont pas les mêmes, explique-t-elle. La femme n’a pas besoin d’être délicate et fragile pour être belle. Elle doit être forte, comme moi. » Ça me remplit de force et de confiance avant de retourner dans le monde réel » Lors du défilé de bikinis post-apocalyptique, l’une des activités les plus populaires du festival, la foule acclame sans discontinuer la prestation de tous les participants les jeunes, les vieux, les gros, les maigres, les hommes, les femmes et les transgenres. Leurs parties intimes sont drapées ou non dans du ruban adhésif, des cannettes de bière, des lambeaux d’emballages. Ici, je peux être moi, poursuit Truth. Ca me remplit de force et de confiance avant de retourner dans le monde réel. » En pliant bagage le dernier jour, les festivaliers s’interrompent pour troquer des capsules à l’effigie de leur tribu, petits souvenirs à ramener dans l’autre monde. Mark Cordory, un costumier britannique et habitué du festival, réfléchit déjà à les utiliser comme ornement sur un blason Si l’Apocalypse arrive, je voudrais au moins que mon cadavre soit bien habillé. » À Wasteland, l’humour est certainement la chose la mieux partagée. SUR LE MÊME SUJET > East Jesus, mirage hippie du désert californien > AfrikaBurn la révolution en dansant > Le roman post-apocalyptique parfait guide pour survivre à la fin du monde ? > Aujourd’hui, presque toutes les formes d’anticipation passent par l’effondrement » Photos © Laure Andrillon
AU MOINS J’AURAI LAISSE UN BEAU CADAVRE UN MACAIGNE TONITRUANT A CHAILLOT Nous avions adoré la version live » de cet Hamlet selon Macaigne montée l’été dernier à Avignon au Cloître des Carmes Cf dossier festival d’Avignon. En voici la version remasterisée pour Chaillot… Compte-rendu de Floriane Toussaint. S’il y a un reproche que l’on ne peut pas adresser à Vincent Macaigne, c’est de faire les choses à moitié. Dans Au moins j’aurais laissé un beau cadavre », d’après Hamlet de Shakespeare, le jeune metteur en scène va jusqu’au bout dans l’excès et dans l’épuisement des énergies. On ressort de là en en ayant pris plein la face et avec le désir de hurler à notre tour. Quelques indices nous mettent sur la voie de ce qui nous attend, dès le hall du Palais Chaillot. A la recherche de notre porte pour entrer dans la salle Jean Vilar, on se voit distribuer des obturateurs, comme aux concerts de hard-rock. En descendant les marches, on entend un bruit sourd. On se précipite pour voir ce qu’il se passe, ce que l’on rate, et on découvre qu’un comédien a fait descendre une centaine de jeunes sur le plateau, qui applaudissent et chantent avec lui, déchaînés. Le message est assez clair ce que l’on va voir est du théâtre libéré des conventions, dans lequel les comédiens s’adressent à nous, constamment conscients de notre présence, et dans lequel les rires et les cris des interprètes et du public sont débridés. Le décor composite, qui fait se côtoyer des stèles funèbres ornées de fleurs et des distributeurs de boisson, un mobil home et une tombe ouverte remplie d’un liquide non identifié sur le devant de la scène – qui oblige les premiers rangs à se protéger derrière des bâches en plastique – finit de séduire notre tolérance et de nous préparer pour le meilleur et pour le pire. Dès qu’il est question de réécriture, l’équation se formule en termes de fidélité et de liberté. Avec Macaigne, il est difficile – voire inutile – de trancher. Les personnages et les principaux épisodes sont ceux de Shakespeare le père d’Hamlet est mort, et le mariage de sa mère et de son oncle fait suite au deuil un peu trop rapidement à ses yeux. Le fantôme du roi décédé, la mise en abyme du théâtre et l’amour d’Ophélie répondent eux aussi présents à l’appel. La langue en revanche, à part l’incontournable être ou ne pas être », est remodelée de fond en comble. Claudius appelle Hamlet enfant pourri gâté » qui plombe la joie de la noce, alors que lui est accoutré d’un costume de banane le jour de son mariage, et qu’il est le seul à s’être déguisé malgré son message Facebook aux invités. Le ton est donné et il n’est pas lieu de s’offusquer. La violence de la pièce d’origine est mise en acte et les comédiens n’hésitent pas une seconde à se jeter dans la tombe pleine d’eau du roi, à se rouler dans la boue et à s’asperger de faux sang. Leurs cordes vocales s’usent à force de crier et ils courent partout sur le plateau et parmi le public, qui n’hésite pas à se lever pour livrer passage. Mais les encouragements tout aussi énergiques de Macaigne, du haut de la régie, n’autorisent aucun répit. A l’entracte, alors que la chanson Sara perche ti amo » est diffusée dans tout le théâtre, des traces de boue et d’eau dans les marches chatouillent notre curiosité et nous encouragent à rester, à ne pas rejoindre encore notre confort douillet. Un plateau plus ou moins nettoyé nous attend pour cette seconde partie, plus sombre encore et plus éprouvante. Les rares moments de beauté et de poésie sont éphémères, échouant à trouver leur place dans cet univers. Les salves de serpentins et le nuage de paillettes dorées retombent au sol et se mélangent à la boue et au sang. Le château gonflable qui s’élève et envahit la scène retombe sur lui-même, malgré les efforts désespérés de Claudius pour le redresser. Heureusement, les émotions provoquées, du rire à l’indignation, et la sollicitation des comédiens à se lever et applaudir chaque communication du roi, permettent de se reprendre, de reprendre conscience de soi-même. C’est indispensable vue la puissance des gestes et des paroles qui nous frappent. Macaigne et sa troupe sont bien conscients de tous les effets qu’ils produisent et en jouent. Le faux sang est bien du faux sang, il ne sert à rien de hurler et de pleurer ; les paillettes qui s’envolent au-dessus de la scène s’envolent grâce à Lucie, la régisseuse, il ne faut pas se laisser tromper ; et si le geste prend le dessus sur la parole, au point qu’on ne comprend parfois plus rien, c’est parce que ce ne sont pas les mots qui comptent, mais l’acte de crier dans le micro lui-même. La scène et les comédiens sont mis dans tous leurs états pour mener le drame à son terme le bain de sang final survient enfin, littéralement représenté sur scène dans le bocal qui contient quatre ou cinq corps peinturlurés de rouge. Les moutons amenés sur scène pour la fin s’effraient un peu de ce carnage, et l’enseigne lumineuse qui domine la scène depuis le début clignote Il n’y aura pas de miracles ici ». Trempés de la tête aux pieds, les comédiens revêtent un peignoir vite tâché et viennent saluer, en compagnie des régisseurs, pour qui le spectateur éprouve une certaine compassion. En remontant les marches, certains crient au massacre de Shakespeare et d’autre se réjouissent de n’avoir pas passé une soirée mortelle à regarder un Hamlet trop classique et trop rangé il faut choisir son camp et s’y tenir. Floriane Toussaint Du 2 au 11 novembre 2011 / Théâtre de Chaillot / Salle Jean Vilar / Photo Christophe Raynaud de Lage
'Au Moins J'aurai Laisse Un Beau Cadavre' - 65th Avignon Theatre FestivalAVIGNON, FRANCE - JULY 09 Rehearsals for the show "Au Moins J'aurais Laisse Un Beau Cadavre" At Least I Will Have Left a Beautiful Corpse get underway at the Avignon Theatre, on July 09, 2011 in Avignon, France. The play dir. Vincent Macaigne is inspired by Shakespeare's Hamlet and also by a tale from a 13th-century Danish chronicle, features in the 65th Avignon Theatre Festival - a showcase of contemporary theatre in France. Photo by Patrick Aventurier/Getty Images
au moins j aurai laissé un beau cadavre